Après l’abolition de l’esclavage, des hommes et des femmes nouvellement libres ont refusé de travailler pour les salaires dérisoires proposés dans les exploitations sucrières des colonies britanniques des Antilles. Le travail sous contrat était un système de travail forcé qui a été institué après l’abolition de l’esclavage. Des travailleurs sous contrat ont été donc recrutés pour travailler sur des plantations de sucre, de coton et de thé, et des projets de construction de voies ferrées dans les colonies britanniques des Antilles, d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. De 1834 à la fin de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne avait transporté environ 2 millions de travailleurs indiens sous contrat dans 19 colonies, dont Les Fidji, l’ile Maurice, le Ceylan, le Trinidad, La Guyana, La Malaisie, L’Ouganda, Le Kenya et l’Afrique du Sud.
Les travailleurs sous contrat (appelés à déroger « coolies ») ont été recrutés en Inde, en Chine et dans le Pacifique et ont signé un contrat dans leur propre pays pour travailler à l’étranger pour une période de 5 ans ou plus. Ils étaient censés recevoir un salaire, une petite quantité de terre et, dans certains cas, la promesse d’un retour une fois leur contrat terminé. En réalité, cela se produisait rarement, et les conditions étaient dures et leurs salaires bas.
Pourquoi les Indiens acceptaient d’être engagé dans les colonies britanniques?
Les travailleurs sous contrat ont cherché à échapper à la pauvreté et aux famines qui étaient fréquentes pendant la période de la domination coloniale britannique en Inde. Mais étant donné les niveaux élevés d’analphabétisme, peu de travailleurs comprenaient les termes du contrat sur lequel ils apposaient leur empreinte (au lieu d’une signature, car ils ne pouvaient pas écrire). Beaucoup étaient souvent induits en erreur quant à leur destination et au salaire qu’ils recevraient. Grâce aux témoignages des migrants, nous savons maintenant que de nombreux travailleurs ont été recrutés en Inde rurale pour travailler dans des villes comme Le Calcutta, mais une fois qu’ils ont été trompés ou persuadés de signer le contrat, ils étaient conduits au dépôt d’émigration pour ensuite regagner les plantations à l’étranger.
Dans d’autres cas, on leur a menti sur la durée du voyage : « Une Indienne (qui)… appartenait à Lucknow, a rencontré un homme qui lui a dit qu’elle pourrait gagner vingt-cinq roupies par mois au sein d’une famille européenne, en s’occupant du bébé d’une dame qui était censé se trouver à environ 6 heures de mer depuis Calcutta. Elle est montée à bord du navire, et, au lieu de l’emmener à l’endroit proposé, elle a été amenée à Natal » (Rapport de la Commission Indienne des Immigrants, Natal, 1887).
Conditions sur les navires
Coolies nouvellement arrivés à Trinidad, 1897
Le trajet a duré entre 10 et 20 semaines, selon la destination. Les conditions sur les navires étaient similaires à celles des navires d’esclave. En 1856-57, le taux de mortalité moyen des Indiens voyageant dans les Caraïbes était de 17% en raison de maladies comme la dysenterie, le choléra et la rougeole. Après leur débarquement, il y a eu d’autres morts dans le dépôt de rétention et pendant le processus d’acclimatation dans les colonies (Tinker, 1993).
Conditions de travail dans les plantations
Les conditions de travail étaient dures, avec de longues heures de travail et des salaires bas. Compte tenu de la faible condition physique des ouvriers après le long voyage, cela a fait des ravages. Les registres disponibles indiquent que le taux de mortalité annuel de la Jamaïque en 1870 était de 12% et a peu changé au fil des ans, car trente ans plus tard, le même chiffre était courant pour Maurice. Les enfants devaient travailler aux côtés de leurs parents dès l’âge de 5 ans.
Dans une interview qu’il a accordée à Fiji Sun, Hausildar, un ancien travailleur sous contrat, se souvient: «Nous avons été fouettés pour de petites erreurs. Si vous vous réveilliez tard, c’est-à-dire après 3 heures du matin, vous vous êtes fait fouetter. Peu importe ce qui se passait, qu’il y ait eu de la pluie ou du tonnerre, vous deviez travailler – nous étions ici pour travailler et travailler était ce que nous devions faire, sinon nous étions maltraités et battus » (Fiji Sun, 1979, cité dans Carter et Torabully, 2002 : 90-91).
Entre 1895 et 1902, plusieurs milliers de travailleurs indiens sous contrat ont aidé à construire le chemin de fer Kenya-Ouganda, et des projets de construction ferroviaire ont également amené des « coolies» indiens au Kenya et à Natal (Afrique du Sud). Selon l’historien Hugh Tinker (1993), environ 7% des travailleurs sous contrat qui ont construit les chemins de fer Kenya-Ouganda sont morts pendant leur contrat. Des lions mangeurs d’hommes ont également attaqué les brigades de construction ferroviaire à plusieurs reprises, tuant une centaine de travailleurs.
De nombreux travailleurs ont tenté d’échapper à leur vie dure mais ont été repris et emprisonnés. Parfois, leur contrat initial de cinq ans était doublé à dix ans pour tentative de désertion. À la fin du contrat, alors que certains travailleurs ont choisi de rentrer, d’autres ont décidé de rester là où ils étaient, en particulier les femmes qui avaient quitté la maison suite à un désaccord avec leurs parents car il était peu probable qu’elles soient réintégrées dans leur famille après plusieurs années d’absence dans un pays lointain. Contrairement à la croyance populaire, la grande majorité de ceux qui travaillaient sur les chemins de fer Kenya-Ouganda sont rentrés en Inde après la fin de leur contrat.
Résistance au système de l’acte de fiducie
Les travailleurs migrants ont essayé de s’opposer aux abus du système de travail sous contrat, mais cela a été difficile. Certains ont envoyé des pétitions aux agents du gouvernement colonial qui administraient le système des contrats.
Aux voix des travailleurs sous contrat s’ajoutait la voix dissidente du mouvement nationaliste indien grandissant. Mahatma Gandhi, le leader du mouvement de liberté indien, a vu de première main le sort des travailleurs sous contrat asiatiques en Afrique du Sud et a fait campagne sur cette question au cours de la première décennie du 20e siècle. Le système de travail sous contrat a été officiellement aboli par le gouvernement britannique en 1917.
Au cours du siècle suivant, les descendants de ceux qui sont restés sont devenus des éléments importants de la population d’un certain nombre de pays, notamment la Guyane, le Surinam, Trinidad, la Jamaïque, la Malaisie, l’ile Maurice et l’Afrique du Sud, et, dans une moindre mesure, dans les pays d’Afrique de l’Est, de l’Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie. Certains de ces Asiatiques ont ensuite émigré au Royaume-Uni dans les années 1950. Cette population d’immigrants forme à présent la souche intellectuelle de leurs pays et aident activement au développement économique.
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